Hello à toi cher lecteur
J’espère que tu vas bien. Dans un premier temps, je te préviens tout de suite : l’article du jour n’est pas d’une gaieté absolue, et il est très compliqué d’écrire un post sur ce livre ; néanmoins, je trouve qu’il est nécessaire d’en parler.
Autrement dit, j’ai eu beaucoup de difficultés à trouver mes mots, pour te parler du livre « Ce n’était pas de l’amour » – Betty Mannechez.
Je prends donc mon courage à 2 plumes : c’est parti.
Ce n’était pas de l’amour : une sombre ambiance
A première vue, nous connaissons tous cette expression « quand la porte est fermée, nous ne savons jamais ce qu’il se passe derrière ». J’imagine que nous l’avons toutes et tous entendus et peut-être même utilisé. Pourtant, cette phrase, apparemment anodine, prend tout son sens au sein de la famille Mannechez. En façade tout semble parfaitement normal, voire idyllique. Effectivement, les photos montrent des parents fiers mais aussi des enfants souriants, soignés et bien habillés. Les parents sont bien implantés dans la société, avec un père qui travaille dur et gagne très bien sa vie ; mais également une mère au foyer présente et aimante. Oui aux yeux de tous, la famille Mannechez est un modèle de vertu et de perfection.
L’enfer est une réalité
Cependant, une fois la porte fermée, l’enfer déploie ses ailes, et la cruauté la plus extrême fait son apparition. En réalité, Betty, tout comme sa sœur ainée et ses frères, devient alors une victime. Celle de ses parents. Pour commencer, Il y a la violence, les coups, les punitions humiliantes, les insultes. Mais aussi et surtout les abus, les sévices sexuels. En effet, Betty et sa sœur subissent, depuis leur enfance, l’inceste. Durant plusieurs années, ce schéma douloureux se répète et s’intensifie, jusqu’à ce qu’un premier évènement arrive : une grossesse incestueuse.
Le courage de s’en sortir
A la suite de tout ces évènements, Betty est fatiguée mentalement, psychiquement et surtout écœurée. Ce dégoût la pousse à fuir, à trouver le courage de prévenir la justice, pour en finir avec ce cauchemar et peut-être, enfin vivre normalement. Néanmoins, Betty n’a pas pris en compte tous les éléments, toutes les facettes et surtout le pouvoir que possède son père. Mais en réalité, c’est un autre drame, qui va venir bouleverser sa vie, et cela à tout jamais.
Un extrait – Ce n’était pas de l’amour
« Quand nos parents étaient absents, leur formatage disparaissait avec eux, alors nous pouvions être deux sœurs qui partageaient, deux sœurs qui se confiaient des choses, deux sœurs qui se projetaient dans l’avenir. Alors on pouvait rigoler ensemble et se dire combien on s’aimait. Des fois, on avait peur d’être entendues, parce qu’on parlait de sujets interdits, comme nos petites amourettes d’école. On pensait que notre père avait caché des micros dans les murs et qu’il allait débarquer en furie. On avait une peur bleue que notre père soit là ou surgisse de nulle part en sachant ce qu’il y avait dans nos cœurs et nos têtes. Denis Mannechez voulait contrôler nos pensées par la peur et nous empêcher de penser. »
Un récit sur l’inceste difficile
Pour commencer, j’ai du mal à écrire cet article. En réalité, j’ai mal tout cours.
Lors de ma lecture, je me suis plusieurs fois demandé si je n’étais pas en train de lire une fiction, un thriller, une histoire imaginée. Mais non, la réalité est malheureusement bien présente. Cette réalité Betty la raconte, avec beaucoup de franchise, de courage et de sensibilité. Probablement que l’âge adulte a ajouté de la maturité sur ces mots, ces lignes, afin que nous puissions prendre pleinement conscience de l’horreur que ces enfants ont vécue.
Ce n’était pas de l’amour soulève des questions
Pour quelle(s) raison(s) des parents peuvent faire autant souffrir leurs enfants? Comment un père peut-il mettre enceinte l’une de ses filles ? De quelle façon une mère peut-être participer à ces horreurs ? De quelle manière peut-on arriver à vivre, à se construire avec ce passé ? Je te le dis tout de suite, cela semble quasi impossible.
Betty nous apprend que l’impensable existe et que des monstres sont bel et bien présents pour le réaliser. Je ne vais pas détailler tout le livre, car il faut prendre connaissance de ce témoignage.
J’ai vu, il y a quelque temps de cela, l’interview de Betty sur « Sept à huit », et j’ai été touché par ses mots, par son regard surtout. Celui, d’une fille brisée, d’une petite fille qui n’a pas grandi normalement. A contrario de certains récits qui ont été médiatisés à outrance (oui l’un d’eux arrive d’ici quelques semaines désolés), j’ai eu envie de prendre connaissance de son histoire.
Un récit bouleversant
La lecture stimule l’imagination, nous le savons toutes et tous. Je peux te le certifier, que pour celui-ci j’ai maudit cette fichue imagination, car tu es hanté par ces mots, qui te frappent en plein cœur et je n’en suis pas ressorti indemne.
Betty s’est aujourd’hui construite ; avec des petits bouts. Elle a réussi à vomir son histoire, dans un livre touchant et prenant. Sans vulgarité, sans violence. Elle transmet simplement son ressenti, son vécu, avec beaucoup de courage et de force.
Retrouver une vie « normale »
Après cette lecture, je pense bien entendu à sa sœur, qui a vécu un enfer ; je pense aussi qu’elles n’ont pas pu, comme beaucoup d’enfants, avoir une relation fraternelle normale.
J’apprends également, que certains de mes auteurs préférés se sont inévitablement inspirés de ces horreurs, pour écrire des fictions, des romans que j’ai adorés, car je savais qu’ils étaient des fictions. Maintenant, je pense pouvoir dire que leurs recherches ont dû être délicates et difficiles
Il faut en parler
En somme, si tu as le cœur accroché et que tu ne sois pas une âme sensible, je te conseille ce récit, ce témoignage bouleversant.
C’est l’histoire d’une petite fille qui voulait, vivre, grandir et se profiter de son enfance simplement. Mais elle a malheureusement débuté par la destruction.
A vendredi prochain