Je ne vais pas te faire un résumé habituel aujourd’hui. Non car ce roman, n’est pas un récit comme les autres, pleinement fictif. Malheureusement.

Si tu suis mon compte Instagram, tu as pu voir que j’ai acheté 3 livres. Ceux de mes abonnés. Oui, mes abonnés ont clairement du talent. Je suis d’ailleurs un peu à la bourre sur les articles, mais bon, promis ils arrivent.

Pour inaugurer ma petite série, je souhaite te parler d’un beau, très beau témoignage. Celui de Louison Castelle (son compte Instagram pour suivre ses aventures). Son livre est vraiment très intéressant, mais l’auteur est également une belle personne.

« Mon problème n’est pas grave […] »

Seule toi sais, nous plonge dans le monde de l’anorexie. Louison raconte son parcours, ou du moins une partie de son combat contre cette (p*****) de maladie.

Pour informations, selon l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) :
L’anorexie est un « trouble du comportement alimentaire essentiellement féminin qui apparaît le plus souvent à l’adolescence. Il entraîne une privation alimentaire stricte et volontaire pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. »
La plupart du temps, cette maladie se déclenche à l’adolescence entre 14 et 17 ans. Les garçons, même s’ils sont minoritaires, sont aussi touchés par l’anorexie. Toujours selon l’INSERM, 50% des cas pris en charge à l’adolescence guérissent et 5% des personnes touchées décèdent.
Tu peux retrouver plus de détails en cliquant ici.

Non, ces troubles ne sont pas anodins. J’ai « connu » Louison sur Instagram, un abonnement mutuel entre nos 2 comptes pour tout te dire. Après des échanges, elle m’a parlé de son livre, de son envie de témoigner au travers d’un écrit romancé.
J’avais vraiment hâte de le lire, car c’est un sujet qui je trouve, est très intéressant et mérite d’être (re)mis en lumière.

Ce n’est pas un témoignage classique, au sens où l’on peut l’entendre. Il n’y a pas de logique, d’explications sur les moyens de s’en sortir etc. Louison nous exprime, au travers d’Anne, sa relation avec l’anorexie, comment cela s’est installé et comment elle l’a vécu.

«  […] juste un peu contraignant par moment »

L’histoire est décousue, au niveau du temps et Anne t’embarque dans son monde. Sa double vie, celle qu’elle vit avec ses proches, sa famille. Et son autre existence : celle sans nourriture. Ses défis du quotidien pour ne pas manger, mais aussi réussir à tenir debout.
Anne t’explique le jeûne, la faim, cette excitation qu’elle ressent au moment où son ventre lui réclame de la nourriture. Cette sensation qui l’envahit, tel un shoot.
Mais elle raconte également, avec beaucoup de douceur malgré tout, le jugement. Celui des autres, celui qu’elle vit. Des proches qui lui disent qu’elle est trop maigre, qu’elle a une mauvaise mine, qu’elle ne mange rien. Cette critique sur son « choix de vie ».
Anne ne se sent pas malade, elle ne sent pas anorexique. Elle a simplement choisi de vivre différemment, car elle pense que c’est ce que son corps veut et que cela lui convient.
Mais la maladie finit par arriver, le manque par se créer, comme une dépendance à la drogue. Cette anorexie va la pousser à mentir, à jouer au yoyo, en fixant des limites de pertes et de prises de poids à ne pas dépasser pour éviter les soupçons…
Anne va finalement prendre conscience de la situation, de la dangerosité dans laquelle elle se trouve et tenter de s’en sortir, de finir par retrouver une vie plus saine. Pour son corps, mais également pour son esprit.

« Anne était en colère. Elle était sous l’emprise de sa « drogue » lors de l’écriture de ce paragraphe, sous l’emprise de la non-alimentation… Il lui arrivait – rarement certes – d’en subir les effets secondaires. D’infimes et insoupçonnables chutes de tension, cette tête qui tourne si peu que pas un de ses poils ne se hérisse. Quelques secondes de maîtrise et de sensation de puissance sur son corps. Une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Chez Anne, c’est venu tout de suite. Pour certaines, il faut un temps d’adaptation – comme pour la cigarette – avant d’être accroc. Un temps d’adaptation – comme pour l’alcool – avant d’en être dépendante ».

Mon avis


156 pages. Que j’ai dévoré avec plaisir.
Un témoignage où la sensibilité, la joie et la tristesse forme une fratrie entraînante.
Si tu as lu l’Herbe bleue, tu retrouves cette schizophrénie de sentiments ; ces phases où les émotions changent et surtout où la dépendance se met en place.
J’ai aimé cette sensibilité, ce côté fragile qui dénote avec la volonté de s’en sortir et avec la force qu’il faut pour combattre la maladie. Les personnes atteintes de TCA (troubles du comportement alimentaire) ne sont pas faibles. Le combat à mener est long et demande beaucoup de courage, et de prise de conscience. 

Merci Louison pour ce roman. J’ai ri, j’ai eu les larmes aux yeux et j’ai appris.
Je te conseille, cher lecteur de te le procurer. Il  offre un œil neuf sur cette maladie, avec beaucoup d’émotions et de délicatesse.

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